J’espère avec quelques mots, un peu d’humour mais un peu de sérieux aussi, laisser une trace de cet épisode sombre et surtout vous distraire chers amis.
Comme vous (j’espère), je suis très consciente de la gravité de l’épidémie et j’aimerais pouvoir vous apporter un petit moment de légèreté.

lundi 13 avril 2020

Chapitre 14 : Quand tu as perdu ton chez toi


Mardi 17 mars, on sait que c’est la date où le confinement a commencé, mais on sait moins que c’est celui où on a perdu notre foyer. Retrouvé tu veux dire ? On était pour la majorité à la maison, disons que ça dépend des versions ;).
C’est le moment où notre joli salon à la déco soignée est devenu l’école mais surtout la cour de récré de nos enfants, la table de la salle à manger le nouvel espace de co-vorking tendanec etc. J’avais entendu parler de co-living récemment, quel visionnaire l’inventeur de ce concept.

Certains ont réellement quitté leurs logements. C’était la grosse question du moment : où va-t-on se confiner ? Quel est le meilleur plan ? Aller s’isoler à la campagne certes avec papa/maman (beau-papa/belle-maman) mais aussi grande villa/grand jardin, quitter la ville pour notre maison de campagne et risquer de transporter le virus, récupérer mamie qui angoisse au risque de la contaminer, rester seul (plutôt quel mal accompagné) dans ton 30 m2, prendre un chien (si tu anticipais les autorisations de sortie), emménager chez ce mec que tu viens de rencontrer mais qui a ce superbe 3 pièces avec terrasse (pari risqué mais compréhensible)…
Une majorité d’entre nous est quand même simplement resté chez soi, après tout ce n’était que pour 15 jours non ? (cette blague, et dire qu’on n’était même pas le 1er avril)

Nous voilà donc à la maison, prêts pour le télétravail. Enfin prêt, il y eu quand même un léger flottement (oui léger). Au boulot le vendredi, on avait récupéré en hâte un ordi (on n’a pas tous un portable hum) et photocopié ses docs (eh oui la magie du cloud ou du serveur n’a pas atteint toutes nos entreprises). Au début de la semaine suivante, on s’est donc attelés à la tâche, bien décidés à avancer sur la to do liste qu’on avait dans le pipe, à performer même si on était externalisés afin d’être corporate, rester proactifs voir même disruptifs.

On était depuis 5 bonnes minutes sur ce régime lorsqu’on a entendu (au choix) : « Papa, je comprends pas mes maths » (le grand), « Mama, popo » (le petit), « on a des pâtes pour ce midi ? » (l’homme), « je peux faire quoi pour t’aider » (votre mère qui est chez vous), « il faudrait faire un peu de ménage non ? » (votre belle-mère qui est chez vous), « vrouuuuuuummmm » (votre frère qui joue aux jeux vidéo), « Hommmmm » (votre amie qui fait son yoga) etc.
Effectivement il va falloir être disruptifs et imaginatifs mais pour organiser la vie de la communauté.

Après quelques jours (ou plus) on a quand même pris le rythme et tout s’est organisé car si on peut souligner quelque chose c’est que cette foutue pandémie elle a aussi fait ressortir le côté humain et gentil de beaucoup de personnes.
A la maison les choses et les espaces se sont donc répartis, au prix de quelques légères montées en pression, et chacun a trouvé ses occupations (qui son yoga du matin, qui son travail, qui l’épluchage de légumes pour midi, qui les courses, qui l’écriture de son blog etc.)… et tout allait bien dans le monde meilleur des mondes … mais bien sûr ! (on y reviendra promis)

Sociologiquement parlant, la situation était très variable pour chacun selon ses conditions de confinement. Petit récapitulatif relevé très soigneusement auprès de mon échantillon toujours représentatif de la population :
*L’espace que vous avez dans le logement. Déjà que le prix du m2 était élevé en ville mais subitement c’est devenu une info essentielle, recensée dans tous les apéros zoom.
*Le petit extérieur qui avait gonflé le prix de votre achat immo est désormais une source d’envie. On veut un balcon, une terrasse, un rez de jardin, un jardin, un terrain, un parc. On est jaloux.
*La taille de votre communauté et sa composition plus ou moins hétéroclite.
*La présence d’un mini-vous dans l’équation ainsi que la taille, l’obéissance et le degré de patience du dit mini-vous.
*La collaboration de votre tendre moitié, l’attentionné père de vos enfants, le mec qui bosse toute la journée avec son casque, le gars en conf call permanente dans la pièce d’à côté, le mal aimable avec qui vous partagez votre espace…
*Votre besoin de solitude/contact humain et votre capacité d’occupation/d’ennui (tout un sujet/ chapitre à venir ça)

Même si on aimerait bien se la jouer Mélodie du bonheur, je crains qu’à la fin ce soit plutôt comme dans Highlander : « Il n’en restera qu’un ».

2 commentaires:

  1. Chère Audrey,
    Votre blog est reconduit pour un mois dixit Président Macron. Comme vous dispose d'une plume alerte, nul doute que votre production ne tarira pas.

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  2. Merci cher Johan ! Il y a encore en effet de quoi dire pour ma plume. A bientôt

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