Mardi 17 mars, on sait
que c’est la date où le confinement a commencé, mais on sait moins que c’est
celui où on a perdu notre foyer. Retrouvé tu veux dire ? On était pour la
majorité à la maison, disons que ça dépend des versions ;).
C’est le moment où
notre joli salon à la déco soignée est devenu l’école mais surtout la cour de
récré de nos enfants, la table de la salle à manger le nouvel espace de
co-vorking tendanec etc. J’avais entendu parler de co-living récemment, quel visionnaire
l’inventeur de ce concept.
Certains ont réellement
quitté leurs logements. C’était la grosse question du moment : où va-t-on
se confiner ? Quel est le meilleur plan ? Aller s’isoler à la
campagne certes avec papa/maman (beau-papa/belle-maman) mais aussi grande villa/grand
jardin, quitter la ville pour notre maison de campagne et risquer de
transporter le virus, récupérer mamie qui angoisse au risque de la contaminer,
rester seul (plutôt quel mal accompagné) dans ton 30 m2, prendre un chien (si
tu anticipais les autorisations de sortie), emménager chez ce mec que tu viens
de rencontrer mais qui a ce superbe 3 pièces avec terrasse (pari risqué mais
compréhensible)…
Une majorité d’entre
nous est quand même simplement resté chez soi, après tout ce n’était que pour
15 jours non ? (cette blague, et dire qu’on n’était même pas le 1er
avril)
Nous voilà donc à la
maison, prêts pour le télétravail. Enfin prêt, il y eu quand même un léger flottement
(oui léger). Au boulot le vendredi, on avait récupéré en hâte un ordi (on n’a
pas tous un portable hum) et photocopié ses docs (eh oui la magie du cloud ou
du serveur n’a pas atteint toutes nos entreprises). Au début de la semaine
suivante, on s’est donc attelés à la tâche, bien décidés à avancer sur la to do
liste qu’on avait dans le pipe, à performer même si on était externalisés afin
d’être corporate, rester proactifs voir même disruptifs.
On était depuis 5
bonnes minutes sur ce régime lorsqu’on a entendu (au choix) : « Papa,
je comprends pas mes maths » (le grand), « Mama, popo » (le
petit), « on a des pâtes pour ce midi ? » (l’homme), « je peux faire
quoi pour t’aider » (votre mère qui est chez vous), « il faudrait faire
un peu de ménage non ? » (votre belle-mère qui est chez vous),
« vrouuuuuuummmm » (votre frère qui joue aux jeux vidéo), « Hommmmm »
(votre amie qui fait son yoga) etc.
Effectivement il va
falloir être disruptifs et imaginatifs mais pour organiser la vie de la
communauté.
Après quelques jours
(ou plus) on a quand même pris le rythme et tout s’est organisé car si on peut
souligner quelque chose c’est que cette foutue pandémie elle a aussi fait
ressortir le côté humain et gentil de beaucoup de personnes.
A la maison les choses
et les espaces se sont donc répartis, au prix de quelques légères montées en
pression, et chacun a trouvé ses occupations (qui son yoga du matin, qui son
travail, qui l’épluchage de légumes pour midi, qui les courses, qui l’écriture
de son blog etc.)… et tout allait bien dans le monde meilleur des mondes … mais
bien sûr ! (on y reviendra promis)
Sociologiquement
parlant, la situation était très variable pour chacun selon ses conditions de
confinement. Petit récapitulatif relevé très soigneusement auprès de mon
échantillon toujours représentatif de la population :
*L’espace que vous
avez dans le logement. Déjà que le prix du m2 était élevé en ville mais subitement
c’est devenu une info essentielle, recensée dans tous les apéros zoom.
*Le petit extérieur
qui avait gonflé le prix de votre achat immo est désormais une source d’envie.
On veut un balcon, une terrasse, un rez de jardin, un jardin, un terrain, un
parc. On est jaloux.
*La taille de votre
communauté et sa composition plus ou moins hétéroclite.
*La présence d’un
mini-vous dans l’équation ainsi que la taille, l’obéissance et le degré de
patience du dit mini-vous.
*La collaboration de
votre tendre moitié, l’attentionné père de vos enfants, le mec qui bosse toute
la journée avec son casque, le gars en conf call permanente dans la pièce d’à
côté, le mal aimable avec qui vous partagez votre espace…
*Votre besoin de
solitude/contact humain et votre capacité d’occupation/d’ennui (tout un sujet/
chapitre à venir ça)
Même si on aimerait bien
se la jouer Mélodie du bonheur, je crains qu’à la fin ce soit plutôt comme dans
Highlander : « Il n’en restera qu’un ».
Chère Audrey,
RépondreSupprimerVotre blog est reconduit pour un mois dixit Président Macron. Comme vous dispose d'une plume alerte, nul doute que votre production ne tarira pas.
Merci cher Johan ! Il y a encore en effet de quoi dire pour ma plume. A bientôt
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