J’espère avec quelques mots, un peu d’humour mais un peu de sérieux aussi, laisser une trace de cet épisode sombre et surtout vous distraire chers amis.
Comme vous (j’espère), je suis très consciente de la gravité de l’épidémie et j’aimerais pouvoir vous apporter un petit moment de légèreté.

jeudi 9 avril 2020

Chapitre 12 : Quand Manu crève l'écran

Après toutes ces activités du week-end, on était surmenés. C’est presque plus fatiguant que le boulot tous ces préparatifs d’organisation. Vivement lundi. En plus on sera en télétravail, #jevaisglanderchezmoi croient certains.
Sauf que le lundi, c’était le stress, on était le 16 mars, on nous avait annoncé que Manu allait faire une allocution à 20h (bizarrement maintenant on peut employer ce terme, tout le monde sait ce que c’est, et hop point positif pour cette période). C’est bon signe vous croyez quand le président veut parler à la population tous les 4 jours ?

Ok il est jeune, il est intelligent, il est… beau (du moins par rapport aux autres dirigeants, et encore pas sûr) mais si on doit choisir on préfère tous les 4 jours se faire un épisode de la Casa del Papel (il y a du suspense et des drames aussi en plus).
Heureusement que c’est tombé sur notre jeune président, il articule bien et il est dynamique (spéciale dédicace à ma mamie). Imaginez si ça avait été Giscard ! Avec sa célèbre phrase : « Et dans ces temps difficiles, où le mal rôde et frappe dans le monde, je souhaite que la Providence veille sur la France, pour son bonheur, pour son bien et pour sa grandeur. Au revoir! », on aurait pas été bien barrés.

Enfin bref, de toute façon on n’avait pas le choix, on n’avait jamais vu Manu si souvent à la télé. Et même si tu l’as pas regardé, entre la radio, le web, les réseaux sociaux ou au pire tes amis, tu ne peux pas y échapper. Désolé ami de type 2 (rappel du chapitre 1 c’est celui qui souhaite se tenir à distance de l’info et vivre le moment présent) mais là tu as du t’y mettre, sous peine de te trouver confronté à la pire partie de téléphone arabe de l’histoire.

Le lundi donc, les gardes d’enfants étaient prévues, même si entre temps dans le week-end certains avaient senti le vent et changé leurs plans (bien vu). Jusqu’au soir, le suspense était insoutenable, ou pas. Peuple de France le chant de la liberté était maintenant coincé dans ta gorge et tu allais bientôt entendre le chant des confinés (jolie initiative sur le web, à écouter si vous ne connaissez pas).

Et puis 20h a sonné, on l’a vu surgir sur nos écrans tel un prophète des temps moderne ou un Cyril Lignac venu nous annoncer à quelle sauce on allait être mangés.

Comme on te l’a expliqué au lycée, dans toute bonne dissert, tu commences par l’intro : rappeler le contexte et les décisions déjà prises (et puis comme ça ceux qui sont un peu en retard, « viens vite chéri ça a commencé », ils ne seront pas perdus).

Un petit compliment pour la suite pour enrober le coup de fouet qui va venir : C’est bien vous êtes allé voter aux municipales (30 000 sur 35 000 communes ont ainsi renouvelé leur conseil, youpi quand c’est la crise c’est le moment de changer les autorités, c’est bien connu).
Mais vilains gens vous êtes sortis aussi sur les marchés, dans les parcs etc. , vous avez mis en danger la santé de ceux qui vous sont chers et vous ne respectez pas le travail galère des personnels de santé. Je ne sais pas si vous étiez allé au marché le week-end ou allé prendre l’air mais niveau culpabilisation on était bien là.

Et puis le verdict « Dès demain midi et pour 15 jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits. ». Donner une demi-journée pour organiser un truc pareil pourra paraitre à la fois trop short mais cela a été aussi assez long pour que certains puissent quitter la ville vers les maisons à la campagne. Dangereux car on transporte le virus mais dans 35 m2 avec la femme et l’enfant, laisser grand-maman déprimée seule chez elle etc. on ne sait pas bien ce qui est le pire niveau risque.
Parce que bien sûr 15 jours c’était une belle blague, sympa le poisson d’avril avant l’heure.

La recette de Manu comprend aussi un doigt de menace « il y aura des contrôles » (ah tout un sujet, on y reviendra), un soupçon de raison « Je vous demande aussi de garder le calme (…) esprit de responsabilité », une pincée de lien social « occupez-vous de vos proches (…) donnez des nouvelles » et un peu de positivité « Lisez, retrouvez aussi ce sens de l'essentiel (…) La culture, l'éducation, le sens des choses est important. » avant de nous amener au plat de résistance : C’EST LA GUERRE.

3 commentaires:

  1. Merci pour ce récit Audrey, on connaît l'histoire ms la tournure des phrases, l'humour, la pointe d'ironie...ça fait du bien :)

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  2. Merci Krys !
    Tout à fait là où je veux en venir

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  3. Pour la suite, je m'approche plus du quotidien du confinement qu'on vit tous actuellement

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