Après toutes ces
activités du week-end, on était surmenés. C’est presque plus fatiguant que le
boulot tous ces préparatifs d’organisation. Vivement lundi. En plus on sera en
télétravail, #jevaisglanderchezmoi croient certains.
Sauf que le lundi, c’était
le stress, on était le 16 mars, on nous avait annoncé que Manu allait faire une
allocution à 20h (bizarrement maintenant on peut employer ce terme, tout le
monde sait ce que c’est, et hop point positif pour cette période). C’est bon signe
vous croyez quand le président veut parler à la population tous les 4 jours ?
Ok il est jeune, il est
intelligent, il est… beau (du moins par rapport aux autres dirigeants, et
encore pas sûr) mais si on doit choisir on préfère tous les 4 jours se faire un
épisode de la Casa del Papel (il y a du suspense et des drames aussi en plus).
Heureusement que c’est
tombé sur notre jeune président, il articule bien et il est dynamique (spéciale
dédicace à ma mamie). Imaginez si ça avait été Giscard ! Avec sa célèbre
phrase : « Et dans ces temps difficiles, où le mal rôde et frappe
dans le monde, je souhaite que la Providence veille sur la France, pour son
bonheur, pour son bien et pour sa grandeur. Au revoir! », on aurait pas
été bien barrés.
Enfin bref, de toute
façon on n’avait pas le choix, on n’avait jamais vu Manu si souvent à la télé.
Et même si tu l’as pas regardé, entre la radio, le web, les réseaux sociaux ou
au pire tes amis, tu ne peux pas y échapper. Désolé ami de type 2 (rappel du
chapitre 1 c’est celui qui souhaite se tenir à distance de l’info et vivre le
moment présent) mais là tu as du t’y mettre, sous peine de te trouver confronté
à la pire partie de téléphone arabe de l’histoire.
Le lundi donc, les
gardes d’enfants étaient prévues, même si entre temps dans le week-end certains
avaient senti le vent et changé leurs plans (bien vu). Jusqu’au soir, le
suspense était insoutenable, ou pas. Peuple de France le chant de la liberté
était maintenant coincé dans ta gorge et tu allais bientôt entendre le chant
des confinés (jolie initiative sur le web, à écouter si vous ne connaissez
pas).
Et puis 20h a sonné,
on l’a vu surgir sur nos écrans tel un prophète des temps moderne ou un Cyril
Lignac venu nous annoncer à quelle sauce on allait être mangés.
Comme on te l’a expliqué
au lycée, dans toute bonne dissert, tu commences par l’intro : rappeler le
contexte et les décisions déjà prises (et puis comme ça ceux qui sont un peu en
retard, « viens vite chéri ça a commencé », ils ne seront pas perdus).
Un petit compliment
pour la suite pour enrober le coup de fouet qui va venir : C’est bien vous
êtes allé voter aux municipales (30 000 sur 35 000 communes ont ainsi
renouvelé leur conseil, youpi quand c’est la crise c’est le moment de changer
les autorités, c’est bien connu).
Mais vilains gens vous
êtes sortis aussi sur les marchés, dans les parcs etc. , vous avez mis en
danger la santé de ceux qui vous sont chers et vous ne respectez pas le travail
galère des personnels de santé. Je ne sais pas si vous étiez allé au marché le
week-end ou allé prendre l’air mais niveau culpabilisation on était bien là.
Et puis le verdict « Dès
demain midi et pour 15 jours au moins, nos déplacements seront très fortement
réduits. ». Donner une demi-journée pour organiser un truc pareil pourra
paraitre à la fois trop short mais cela a été aussi assez long pour que
certains puissent quitter la ville vers les maisons à la campagne. Dangereux
car on transporte le virus mais dans 35 m2 avec la femme et l’enfant, laisser
grand-maman déprimée seule chez elle etc. on ne sait pas bien ce qui est le
pire niveau risque.
Parce que bien sûr 15
jours c’était une belle blague, sympa le poisson d’avril avant l’heure.
La recette de Manu
comprend aussi un doigt de menace « il y aura des contrôles » (ah tout
un sujet, on y reviendra), un soupçon de raison « Je vous demande aussi de
garder le calme (…) esprit de responsabilité », une pincée de lien social « occupez-vous
de vos proches (…) donnez des nouvelles » et un peu de positivité « Lisez,
retrouvez aussi ce sens de l'essentiel (…) La culture, l'éducation, le sens des
choses est important. » avant de nous amener au plat de résistance :
C’EST LA GUERRE.
Merci pour ce récit Audrey, on connaît l'histoire ms la tournure des phrases, l'humour, la pointe d'ironie...ça fait du bien :)
RépondreSupprimerMerci Krys !
RépondreSupprimerTout à fait là où je veux en venir
Pour la suite, je m'approche plus du quotidien du confinement qu'on vit tous actuellement
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