Histoire d’échapper un
peu à la vie en communauté, on sort régulièrement « faire de l’exercice
physique » et respirer le bon air frais devenu beaucoup moins pollué (mais
ça c’est un autre chapitre).
On ne marche plus dans
la ville tout seul et anonyme comme nous le chantait Jean-Jacques mais plutôt
avec quelques flash-back de films post apocalyptiques en tête.
Les rues vides,
animées seulement des quelques véhicules restants en circulation, les commerces
aux rideaux baissés, les chantiers à l’abandon, les publicités restantes des
activités d’avant… tout cela à un relent d’images que les férus de SF mais aussi
les autres reconnaitront.
Sauf que cette fois tu
n’es pas immergé dans la salle de ciné ou en train de jouer à Pandémie avec tes
potes, c’est la vraie vie et le bordel ambiant il te saute au visage. Finalement
tu aurais peut-être dû rester à la maison, là où ça vit.
Quand soudain un bruit,
quelqu’un d’autre est là, il approche. Heureusement, tu es prêt, tel Will Smith
dans tous les films du genre, tu dégaine tes armes : les gestes barrière ;
et la distanciation sociale de plus d’1m (1m50 ? 2m ?), disons 2m50
au cas où. Quelques pas de côté donc et ouf il est passé en toute sécurité.
Pour faire bonne mesure tu l’as même salué (sans embrassades bien sûr). Tu
penses qu’il t’a souri en retour, tu n’es pas sûr car derrière son masque…
Tu reprends ta route
quand un nouveau danger survient : une femme prête à éternuer. Tu te mets
à prier silencieusement « Dans ton coude, dans ton coude ». Malheureusement
elle n’a pas l’air de vouloir adopter cette solution, elle semble fébrile,
serait-elle déjà atteinte ? Ouf elle sort son mouchoir (à usage unique
bien sûr) et le jette dans la poubelle contiguë. Bravo madame, et lavez-vous les
mains au plus vite.
Après toutes ces
émotions, tu reprends ton souffle car tu vas bientôt arriver en zone rouge :
les quais ; repère de joggers, familles avec poussettes, enfants en trottinettes,
buveurs de bières indécrottables (et oui il y en a encore malgré tout).
Heureusement on est en sécurité tout ce petit monde à son attestation de
sortie.
Des photographes mais
aussi des vidéastes ont capturés ces moments (c’est vraiment la guerre, on est
déjà dans le devoir de mémoire). Ces images sont à la fois superbes et troublantes,
notamment les montages tirés d’images de drones qu’on voit fleurir petit à
petit sur chacune de nos villes (bizarrement ça marche moins bien sur les
plateaux du Larzac).
Coro a réussi à
réaliser le rêve de Mme Hidalgo, Paris vidé de ses voitures mais je ne suis pas
sûre que c’est ça qu’elle avait en tête.
Heureusement, « tous
les services essentiels à la vie de nos concitoyens resteront ouverts ». Ce qui
comprend les supermarchés (assez calmes maintenant que tout le monde a fait des
provisions), les boulangeries (on ne pouvait quand même pas priver les français
de pain), les tabacs (heuuuuuuu), les pharmacies (pour les médicaments mais
aussi pour déclarer les violences domestiques, eh oui très utile malheureusement
!) etc.
Et puis les magasins
de bricolage, riches en produits de première nécessite : tondeuse,
peinture, barbecue... Le français améliore son intérieur (son extérieur si il
est chanceux) pendant le confinement. Tu passes ta commande en ligne puis c’est parti pour la mission drive : tu as un créneau de RDV précis
(c’est fini l’excuse des bouchons sur la route). Tu suis les banderoles de
signalisations rouges et blanches délimitant LA zone. 1er check
point, tu colles ton bon de commande contre la vitre pour le vigile, ouf tu as
le droit d’entrer après un post-itage en règles de ton véhicule. 2e
check point, post it validé, on te montre où tu peux attendre le colis (sans
sortir du véhicule, zone de danger on vous a dit). L’agent t’apporte ton
chariot et tu lui indique tes remerciements avec force sourires et pouces
levés. Tu peux enfin sortir de la voiture pour brièvement charger ton paquet et
te barrer au plus vite pour retourner à la sécurité de ton chez toi.
OUF la semaine
prochaine, on essaye Jardiland.
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