C’est alors qu’une majorité
d’entre nous a décidé de se fier au gouvernement, bon pas trop quand même, on
reste des français réfractaires et manifestants. Mais pour une fois on allait pas
descendre dans la rue pour protester contre un de nos problèmes (oui ça aurait
pas été pratique avec les 1 m d’espace entre chacun pour faire le cortège).
Il faut noter qu’on avait
déjà essayé avant, on est quand même pas si irresponsables. A travers la petite
boite noire qui parle dans le salon (toujours elle), on avait entendu notre
gouvernement : « Au moment où je vous parle la situation est
maîtrisée. », « Il n’y a aucun risque sanitaire, la situation est
sous contrôle. », « Il n’y a pas de raisons de s’inquiéter outre
mesures », « les risques de propagation du virus dans la population
sont très faibles »… Et on avait pu retourner à notre petite vie rassurés.
Mais bon depuis le
vent a tourné, et c’est pas une douce brise de printemps qui s’annonçait. Alors,
puisque nous sommes une grande nation démocratique, on a décidé de suivre nos
dirigeants bien aimés, on les a élu quand même, c’est pour gérer. Petit peuple,
aie confiance (tu l’entends la voix de Kaa là – référence cinématographique
accessible uniquement à un public dédié).
En plus ils maintiennent
les élections municipales donc ils doivent savoir ce qu’ils font (non ?).
Du coup, on a pris
plus de précautions puis on a attendu, tel l’appel du général de Gaulle, l’apparition
de Manu dans la télé. On était pas dupes, on avait bien compris (quand même on
avait l’Italie sous les yeux) comment ça allait finir cette histoire, on avait
bien devinés qu’on allait être confinés. En revanche ce qu’on n’avait pas
compris c’est que c’était la guerre ! Rien de moins messieurs dames les
français. C’est reparti comme en 14.
Mais je vais un peu
vite, le 12 mars, on a d’abord eu une mise en bouche (non les restaus ça ne me manque
pas non). Au départ, notre cher président il nous a presque filé un petit doute,
est ce qu’on allait finalement passer à travers ? « Dans l'immense
majorité des cas, le Covid-19 est sans danger » Aaaaah youpi J
« … mais … »
et tout était dans ce qui suivait ce petit mot car en fait si ! Bouuuuuuuh L
Une petite session
cirage de pompes des personnels médicaux plus tard (et il y en aura beaucoup,
en même temps vu ce qui les attendaient c’est pas cher payé, on y reviendra), c’était
notre tour : « Tous, vous avez su faire face en ne cédant ni à la
colère, ni à la panique. Mieux, en adoptant les bons gestes, vous avez ralenti
la diffusion du virus et ainsi permis à nos hôpitaux et nos soignants de mieux
se préparer. »
Aaaah tout est bien,
tout est beau au pays des bisounours. Merci à ce cher peuple français, si
respectueux des règles (c’est bien connu). Et tous en plus, aaaaah félicitons
nous, range le tel et reprenons une tournée pour fêter ça ! Bah oui on
était dans un bar du quartier avec des amis, on était jeudi. Je ne l’avais
jamais vu si plein d’ailleurs (tiens ça ne colle pas vraiment avec ce qu’on
vient d’entendre non ?).
Pour ceux qui ont
écouté la suite malheureusement nous nous étions enjaillés trop tôt. Les vieux
et les fragiles, ils ont eu ordre de rester à la maison (finalement ça
ressemble vraiment à la mobilisation). Et puis on nous a dit que la propagation
s’accélérait, que les personnes vulnérables devraient être hospitalisées, puis
que finalement les jeunes seraient aussi touchés, que les hôpitaux devraient se
développer, qu’il faudra faire de plus en plus de sacrifices pour gagner du
temps, que l’économie va en prendre un coup… Bref que du très réjouissant, je
vous avais dit après le « mais », c’était mauvais.
Quoique, au final on
était toujours au stade 2, qui pour certaines évoque encore cette émission du
week end où des beaux gosses en short pouvaient encore courir en groupe (ah c’était
le bon temps).
On pouvait encore
trainer au parc en famille, passer chez des amis… et même aller à des rassemblements
de 99 personnes, on était bien.
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