J’espère avec quelques mots, un peu d’humour mais un peu de sérieux aussi, laisser une trace de cet épisode sombre et surtout vous distraire chers amis.
Comme vous (j’espère), je suis très consciente de la gravité de l’épidémie et j’aimerais pouvoir vous apporter un petit moment de légèreté.

mercredi 1 avril 2020

Chapitre 8 : Quand tu as vu Manu à la télé

A force, tu avais quand même fini par comprendre, le Covid19 on allait se le prendre dans les dents, ou dans le nez ou dans les muqueuses ou … On sait pas bien encore par où ça passe cette vilaine petite chose là.

C’est alors qu’une majorité d’entre nous a décidé de se fier au gouvernement, bon pas trop quand même, on reste des français réfractaires et manifestants. Mais pour une fois on allait pas descendre dans la rue pour protester contre un de nos problèmes (oui ça aurait pas été pratique avec les 1 m d’espace entre chacun pour faire le cortège).

Il faut noter qu’on avait déjà essayé avant, on est quand même pas si irresponsables. A travers la petite boite noire qui parle dans le salon (toujours elle), on avait entendu notre gouvernement : « Au moment où je vous parle la situation est maîtrisée. », « Il n’y a aucun risque sanitaire, la situation est sous contrôle. », « Il n’y a pas de raisons de s’inquiéter outre mesures », « les risques de propagation du virus dans la population sont très faibles »… Et on avait pu retourner à notre petite vie rassurés.

Mais bon depuis le vent a tourné, et c’est pas une douce brise de printemps qui s’annonçait. Alors, puisque nous sommes une grande nation démocratique, on a décidé de suivre nos dirigeants bien aimés, on les a élu quand même, c’est pour gérer. Petit peuple, aie confiance (tu l’entends la voix de Kaa là – référence cinématographique accessible uniquement à un public dédié).
En plus ils maintiennent les élections municipales donc ils doivent savoir ce qu’ils font (non ?).

Du coup, on a pris plus de précautions puis on a attendu, tel l’appel du général de Gaulle, l’apparition de Manu dans la télé. On était pas dupes, on avait bien compris (quand même on avait l’Italie sous les yeux) comment ça allait finir cette histoire, on avait bien devinés qu’on allait être confinés. En revanche ce qu’on n’avait pas compris c’est que c’était la guerre ! Rien de moins messieurs dames les français. C’est reparti comme en 14.

Mais je vais un peu vite, le 12 mars, on a d’abord eu une mise en bouche (non les restaus ça ne me manque pas non). Au départ, notre cher président il nous a presque filé un petit doute, est ce qu’on allait finalement passer à travers ? « Dans l'immense majorité des cas, le Covid-19 est sans danger »  Aaaaah youpi J
« … mais … » et tout était dans ce qui suivait ce petit mot car en fait si ! Bouuuuuuuh L

Une petite session cirage de pompes des personnels médicaux plus tard (et il y en aura beaucoup, en même temps vu ce qui les attendaient c’est pas cher payé, on y reviendra), c’était notre tour : « Tous, vous avez su faire face en ne cédant ni à la colère, ni à la panique. Mieux, en adoptant les bons gestes, vous avez ralenti la diffusion du virus et ainsi permis à nos hôpitaux et nos soignants de mieux se préparer. »
Aaaah tout est bien, tout est beau au pays des bisounours. Merci à ce cher peuple français, si respectueux des règles (c’est bien connu). Et tous en plus, aaaaah félicitons nous, range le tel et reprenons une tournée pour fêter ça ! Bah oui on était dans un bar du quartier avec des amis, on était jeudi. Je ne l’avais jamais vu si plein d’ailleurs (tiens ça ne colle pas vraiment avec ce qu’on vient d’entendre non ?).

Pour ceux qui ont écouté la suite malheureusement nous nous étions enjaillés trop tôt. Les vieux et les fragiles, ils ont eu ordre de rester à la maison (finalement ça ressemble vraiment à la mobilisation). Et puis on nous a dit que la propagation s’accélérait, que les personnes vulnérables devraient être hospitalisées, puis que finalement les jeunes seraient aussi touchés, que les hôpitaux devraient se développer, qu’il faudra faire de plus en plus de sacrifices pour gagner du temps, que l’économie va en prendre un coup… Bref que du très réjouissant, je vous avais dit après le « mais », c’était mauvais.
Quoique, au final on était toujours au stade 2, qui pour certaines évoque encore cette émission du week end où des beaux gosses en short pouvaient encore courir en groupe (ah c’était le bon temps).
On pouvait encore trainer au parc en famille, passer chez des amis… et même aller à des rassemblements de 99 personnes, on était bien.

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