J’espère avec quelques mots, un peu d’humour mais un peu de sérieux aussi, laisser une trace de cet épisode sombre et surtout vous distraire chers amis.
Comme vous (j’espère), je suis très consciente de la gravité de l’épidémie et j’aimerais pouvoir vous apporter un petit moment de légèreté.

vendredi 10 avril 2020

Chapitre 13 : Quand comme papi tu connaitras la guerre


Les autorités nous l’ont bien dit, c’est la guerre ! Enfin dit, redit et répété, au cas où le français serait dur de la feuille. Si tu te souviens ce qu’est un champ lexical oh lecteur cultivé, on était en plein dedans. Manu il en a usé voir abusé, entre « la mobilisation générale, la lutte, l’ennemi, etc. » La plume du président avant de se confiner, elle a bien travaillé.

Il y a de quoi vous faire paniquer quand tu entends des trucs pareils. Pourtant 3 phrases avant, il avait dit : « évitez l'esprit de panique ». Oh là là je suis perdue moi.
Surtout que selon où vous vous trouvez en Europe le discours était bien différent. Le 18/03, la 1e ministre belge y est à son tour allée de son allocution pour annoncer le confinement mais on était loin du message guerrier : « Prenez bien soin de vous ».
Le gouvernement français aurait-il voulu être plus impactant ? Aurait-il anticipé que son bon peuple pourrait être quelque peu indiscipliné ? Noooooooon.
Toutefois il reste modéré quand à l’autre bout du spectre, à la même période, on a la stratégie Boris Johnson et l’immunité collective. Si il savait ce qui l’attend (mais je ne spoile pas).

Heureusement, dans ce grand combat, notre gouvernement nous a promis de se donner : « De jour comme de nuit, rien ne doit nous en divertir. ». C’est beau cette abnégation, mais ce manque de sommeil ne serait-il pas la cause de belles boulettes qui ont déjà eu lieu et d’autres qu’on verra par la suite ? Presque, j’aimerais que ce soit ça, presque…


Dans la suite du discours, on est bien sûr revenu à la 1e ligne de front. « La Nation soutiendra ses enfants qui, personnels soignants en ville, à l’hôpital, se trouvent en première ligne dans un combat (...) Nous leur devons évidemment les moyens, la protection. Nous serons là. ». Aaaaaaaah bien !
A ce moment, certains d’entre nous ont pensé à notre Roselyne B., tant décriée en 2010 mais grâce à qui on avait 2 milliards de masques sous la main ! « Les masques sont un stock de précaution destiné à toute sorte de pandémie, et ce n’est pas évidemment au moment où une pandémie surviendra qu’il s’agira de constituer les stocks. » Chère prophétesse que n’es-tu restée auprès de nous.

Tes successeurs n’ont pas vu cela de la même manière et aujourd’hui on est en guerre. La loi de la jungle capitaliste ayant frappée avant l’attaque de Coro, les GI en blouse blanche (heu plutôt bleue non ? Faudrait repenser l’expression maintenant qu’on a l’habitude de les voir tout le temps sur nos écrans) doivent aller au combat armés de respirateurs artificiels/masques de plongée décathlon et de charlottes/slips jetables sur la tête.

Bizarrement, j’avais une autre image de la guerre ; mélange des images affreuses mais lointaines de massacres diffusées par le fameux objet du salon et d’un relent des questions posées à nos grands-parents quand on était petits, encouragés par l’instituteur (= professeur des écoles pour les jeunes, = la maîtresse pour les très jeunes) ou par notre prof d’histoire.

Alors qu’en 2045, quand on aura passé le COVID25 et qu’un petit bout d’homme viendra vous demander « Comment c’était papi/mamie la guerre en 2020 ? », on pourra expliquer qu’on a fait la guerre en jogging (bien moins classe que l’uniforme) mais on a une excuse c’est pour avoir le droit de sortir, qu’on combattait… l’ennui à coup de Netflix, DIY voir opéra à la télé pour les plus cérébrés, qu’à défaut de pistolet on avait toujours sur soi du gel hydro-alcoolique à dégainer, que dans la tranchée de notre cage d’escalier on pouvait être contaminé à tout moment etc.

Et puis, on a nos héros, à côté Jean Moulin et John Wayne peuvent aller se rhabiller, nous on a nos caissiers nos infirmiers, nos routiers, nos délivreurs delivroo, nos manutentionnaires casto etc. Ces métiers si mal aimés qui je l’espère garderont leur gloire même quand on sera sortis de ce bourbier. On espère que tous ceux qui applaudissent à 20h applaudiront toujours quand on leur demandera plus d’impôts pour améliorer le système de santé.

Ah un dernier petit détail que beaucoup d’entre nous n’anticipaient pas encore à ce moment-là, c’est que la guerre elle se faisait dehors, mais aussi dedans (vous les sentez venir les anecdotes croustillantes sur nos charmants foyers).

2 commentaires:

  1. Cette guerre passée, vous en présagez d'autres et la "19" sera contée aux petits-enfants comme l'initiale : "j'y étais !". Une drôle de guerre mais bien différent de la drôle de guerre de 14-18. Le plus grand combat est à venir : celui du réchauffement climatique. Est-ce un avant-goût de ce qui nous attend, un échauffement au réchauffement ? Je vais dès à présent vous lire. Bon confinement.

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  2. Merci Johan, tout d'abord pour votre temps et pour ce comment plein de reflexion.
    Heureuse d'avoir des lecteurs comme vous. Justement le lien avec le climat est un chapitre qui va bientôt paraître 😉

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