J’espère avec quelques mots, un peu d’humour mais un peu de sérieux aussi, laisser une trace de cet épisode sombre et surtout vous distraire chers amis.
Comme vous (j’espère), je suis très consciente de la gravité de l’épidémie et j’aimerais pouvoir vous apporter un petit moment de légèreté.

lundi 23 mars 2020

Chapitre 5 : Quand ton 1er ami est passé du côté obscur de la force


Notre touriste Coro, le voilà donc qui débarque… en France. Bah non en Italie d’abord ? Eh non, en tout cas pas d’après certaines sources, la France a été le premier pays européen à avoir été contaminé par le virus suite à des retours de voyageurs de Chine. En même temps, il aurait eu tort de se priver des merveilles de notre beau pays non ? Même si il est vrai qu’il s’installera d’abord plus confortablement en Italie.

D’autant qu’à l’aéroport, on lui a fait bon accueil, pas de contrôles, de mesures sanitaires… Welcome to France ! Tu vas voir tu vas adorer the french kiss ou même notre traditionnelle bise.
Ah ça il n’a pas pu se plaindre qu’on l’empêchait de circuler, après avoir été coincé derrière des masques asiatiques, détruit par des lavages de mains chirurgicaux… enfin un endroit où on t’accueille à bras ouverts ! Et dans la décontraction, « Le risque d’importation depuis Wuhan est quasi nul, le risque de propagation du coronavirus dans la population est très faible » (dixit le Ministère de la Santé) on a dit donc pourquoi s’en faire ? Ah c’était bon cette atmosphère détendue après tout le stress de l’Asie !

Nous on était tous dans notre petit train-train, métro, boulot, apéro, dodo, boulot, potos, apéros, apéros, apéros… quand on a commencé à entendre dire quelques petits trucs par des proches, et plus que par la télé (tiens tiens ?). Oh rien de bien alarmant « Il ne faudrait plus se faire la bise » mais bon c’est pas pour ça qu’on arrête de le faire, « Oh c’est juste une grippe » - juste une grippe alors pourquoi on l’entend dire si souvent ?, « distanciation sociale » - distancia quoi ? J’ai pas bien entendu, j’étais en cours de salsa, etc.
Cette même fin de semaine, on a eu LA bonne idée, si on se faisait un escape game ça vous dit ? Rien de mieux qu’être enfermé avec 5 personnes dans une pièce exigu où on doit tous tout tripoter pour chercher des indices. Et si on y allait avec les parents (qui ont plus de 60 ans) ? Ça ferait une sortie sympa en famille. Bon on n’est quand même pas inconscients, on a sorti notre gel hydro alcoolique à la fin !

Le mardi suivant, on s’est fait un petit apéro terrasse avec un ami (non le français ne fait pas que picoler). Il faisait tellement doux pour la saison, on a voulu en profiter. Il n’y avait pas grand monde justement (bonheur !). A bien y repenser ça faisait quelques temps qu’il y avait moins de monde dans les bars et les restaus. Hummmm étrange…
Non bon d’accord on n’est pas si innocents que ça quand même, on en avait discuté avec les connaissances et puis notre petit engin dans le salon commençait à le seriner un peu plus fermement.
En fait à ce stade de l’histoire, on était arrivés à ce moment crucial où tout bascule. Tu n’en avais peut-être pas encore conscience ou peut-être que si (encore une fois tout dépend de ton type – voir chapitre 1 ou le suivant) mais tu allais bientôt passer du côté obscur de la force, là où on croit que le coronavirus, c’est grave !

Le côté obscur justement, c’est peut-être toi qui y étais en fait, du côté où on ne faisait pas assez attention. Parmi tes amis, l’un d’entre eux t’avait pourtant montré le chemin. Ce maître Yoda des temps modernes avait lui pris l’ampleur de la catastrophe depuis déjà plusieurs semaines. Son mantra était devenu plus de métro, plus de bar, plus de sorties… bon boulot quand même (obligé). Incompris comme bien souvent, il suscita quelques gentilles plaisanteries sur son excès de prudence. Au final, on aurait dû se méfier, rira bien qui rira le dernier.

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