Coro puis Confi ou
Confi puis Coro, dans un sens comme dans l’autre, ces deux-là nous en ont mis
un bon coup dans les gencives, l’un plus à long terme que l’autre.
Pour beaucoup d’entre
nous, ça a aidé plutôt soudain et à l’échelle d’une vie, personne n’avait
imaginé qu’on pourrait vivre cela. Enfin un peu quand même si on se réfère à la
SF et à toutes nos discussions de comptoirs sur la prochaine grande catastrophe
du siècle (si si on en a des discussions évoluées). Certains pariaient sur un
problème de nourriture planétaire, d’autres pour un crack boursier, une guerre
nucléaire, une invasion de martiens, un coup de bouton rouge de Trump… Chacun
ayant sa propre vision (impactée éventuellement par son degré d’ébriété).
Et puis un jour on s’est
retrouvés avec Coro et comme l’avait joliment dit Manu mi-avril, ce fut un
rappel de notre vulnérabilité, un « « ébranlement intime et collectif ».
Intime car on a tous
du appréhender et apprendre à vivre avec cette réalité. On l’a vécu
différemment mais personne n’y est resté indifférent. Chacun a répercuté l’inquiétude
induite par ce nouveau paradigme dans des coups de blues, des moments de
tension, des remises en question profondes.... Elle s’est exprimée de façon consciente
mais surtout et souvent inconsciente (Qui ne s’est pas énervé pour pas grand
choses ces derniers temps ? N’a pas remis en question ses choix de vie ?
N’a pas eu des périodes de fatigue ? etc.)
Et scoop de l’année, Confi
en a rajouté.
Collectif aussi car notre
petite société se sentait bien à l’abri derrière son capitalisme, sa médecine
moderne, son mode de vie développé, son individualisme etc. Eh bien « tu peux
te brosser Martine » et c’est pas avec une barre de twix qu’on va arranger ça ;
même si la consommation actuelle de chocolat des ménages induit une
potentialité d’expérimentation de remède sur cette base.
Certains espéraient et
espèrent encore que cette catastrophe pandémique va créer une prise de
conscience et que nous allons repenser
notre société pour la rendre meilleure sur de nombreux aspects :
pollution, éducation, santé, égalité etc ; d’autres sont forts sceptiques
sur ce point et pensent qu’une fois que ce sera terminé, cela repartira comme
avant (ah ce « avant » qu’est-ce qu’on en parle ! ) Alea Jacta Est et nous verrons ce qu’il
en sortira.
Si je (re)réfère à l’avis
du psychologue Boris Cyrulnik : « après chaque catastrophe humaine,
il y a un changement de culture. » La hiérarchie des valeurs morales,
sociales pourrait donc changer, et dans le fond beaucoup de monde l’espère, qu’on
ne sorte pas de là avec un minimum de recul et de prise de conscience, m****. Mais
dans quelle mesure, ça ?!
Pour ne citer qu’un exemple
dans l’histoire, après la grande épidémie de choléra de 1348 qui a fait 1 mort
sur 2 en Europe (ça vous rassure pas ça si vous comparez au stats du Covid ?),
on a vu se développer la valeur et l’importance du foyer. Autre conséquence, le
servage (pour rappel la vente du paysan avec la terre si vous avez séché ou
oublié vos cours d’histoire) a peu à peu disparu et on a payé les travailleurs
(forcément on manquait de main d’œuvre). Des changements sociaux et familiaux
majeurs ont suivi cet évènement tragique. C’est le cas après chaque grande guerre,
après chaque épidémie etc. L’homme aurait-il besoin de difficultés pour évoluer ?
En tout cas, pour l’instant
on est face à une réalité certes pénible mais aussi où on redécouvre la valeur
de l’humain. Notre cher président nous a même dit mi-avril : « Notre
nation se tient debout, solidaire dans un but commun », d’après lui nous sommes
tous solidaires, fraternels, unis. Alors certes ça tient beaucoup du discours
de motivation des troupes (on vous l’a dit qu’on est en guerre ?) et puis
bon si on vous dit que rien ne va et que personne ne respecte le confinement,
ça ne va pas aider, mais il y a du vrai aussi.
On a vu fleurir les balcons
(eh oui on a du temps pour ça aussi) mais surtout sur de nombreuses portes d’immeubles
un petit mot proposant les services de gentils voisins pour aider les personnes
fragiles (courses, pharmacie etc.), les services de livraison de petits cadeaux
(saviez-vous que les chocolatiers qui ont proposé des déposes pour Pâques ont
été si débordés par les demandes qu’ils ont dû décaler sur la semaine suivante),
une soudaine bonne volonté des gens devant la possibilité d’un RDV médical
(plus de grognements pour les aménagements, le temps d’attente...) etc.
Les sourires, l’entraide
et l’aspect arrangeant ont pris une place plus importante dans notre société,
alors espérons qu’ils y restent quand le rythme effréné du travail et les
exigences économiques auront repris le dessus (vous croyez qu’on rêve ?).
En tout
cas, depuis quelques semaines, nous sommes face à un système de gestion tout à
fait inédit puisqu’on massacre l’argent et la rentabilité pour sauver des vies.
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