J’espère avec quelques mots, un peu d’humour mais un peu de sérieux aussi, laisser une trace de cet épisode sombre et surtout vous distraire chers amis.
Comme vous (j’espère), je suis très consciente de la gravité de l’épidémie et j’aimerais pouvoir vous apporter un petit moment de légèreté.

lundi 4 mai 2020

Chapitre 24 : Quand l’enfer c’est plus les autres


Quelques semaines après l’arrivée de Confi, on a découvert son 2e effet KissCool. Il n’y a dedans ni Kiss (on en a déjà parlé) ni Cool (si vous êtes détendus ?) mais plutôt une dose de No et de Body. En français : on ne voit plus personne.
Déjà Aristote avait pointé la chose, l’homme est un animal social. Alors certes au début de tout ceci, on avait autre chose à penser de plus urgent mais bien vite, assez vite, trop vite, pas trop vite, l’envie de relations sociales est venue nous tarauder et la jalousie pour ceux qui continuent à aller au travail sur site et « qui voient des gens » à pointer le bout de son nez.

Votre besoin de solitude/contact humain et votre capacité d’occupation/ennui a grandement à voir avec ce sentiment et est directement corrélé avec sa gradation. De même que votre qualité de respect pour le confinement mais admettons que vous le faites sérieusement, admettons presque tous…
On dira que plus vous êtes occupés, plus vous êtes casaniers, plus vous êtes solitaires, plus vous êtes avares de mots… moins c’est la m*** pour vous (sur ce point mais c’est déjà ça).

Bien sûr Confi ne nous a pas interdit la discussion, au contraire, d’autant que certains ont du temps à revendre pour cela. Pour preuve, les statistiques de discussions des applis de visio, de téléphone, de SMS, de chat… On ne sait plus par quel moyen communiquer pour se sentir mieux mais en tout cas on fait marcher la technologie et on apprend à nos ainés à le faire aussi (et hop encore un point positif de trouvé) ; pour preuve le sourire émerveillé de votre grand-mère qui a eu droit à son premier appel vidéo pendant le confinement (avec l’aide du voisin merci beaucoup).

On fait aussi marcher sa zone de frustration avec « le manque des gens en vrai », la maladie de l’année, dont une partie d’entre nous souffre encore plus après chaque écran noir. Nous voilà en régression, tels de jeunes enfants à qui il vaut mieux faire entendre la voix de sa maman absente au téléphone que de la lui montrer sur l’écran. Mr Psy au secours, heureusement vous avez ouvert de nouvelles consultations… on peut vous appeler sur Doctolib ou par Skype.

Afin d’aider une personne « fragile » qui ne doit pas sortir, on a pu avoir l’occasion de lui faire des courses, de lui apporter ses médicaments etc. C’était une bonne occasion de la voir ; derrière son masque, avec ses gants, à 3 m de distance, elle à l’intérieur, vous à l’extérieur, pas longtemps car on a pas le droit de trainer longtemps dehors… Frustration épisode 36.

On a quand même la possibilité de conserver un peu de vie sociale et de voir « des vrais gens » grâce aux commerces de première nécessité restés ouverts (ah en fait c’était ça la nécessité). Tu peux donc parler avec le caissier ou le pharmacien derrière la vitre en plexi qui le protège de tes postillons, mais pas trop longtemps car le nombre de personnes à l’intérieur est limité. Ou au vigile de chez casto, par gestes, derrière ton pare-brise (vous vous rappelez chapitre 15 ?). Alors dans un commerce de proximité avec le monsieur derrière son masque, mais niveau feed back c’est limité… Le mieux ça reste tes voisins de balcon, de palier, de grillage etc., on fait connaissance à 20h quand on applaudit les soignants, ou pas. C’est fou comme on apprend à apprécier ce qu’on a près de chez soi, ou pas.

Du coup, on regrette l’époque des petits villages où tout le monde se connaissait (nostalgie campagnarde quand tu nous tiens) et où lors de notre sortie activité physique moins d’1h, moins d’1 km on aurait pu croiser des connaissances, voir même comble de la chance des amis, de la famille.
Une seule solution s’offre alors à nous, on se donne RDV à Jardiland. Si si c’est ouvert pour qu’on puisse faire notre potager (commerces de première nécessité on vous a dit). On peut ainsi justifier l’augmentation de son rayon de déplacement en même temps que celui de l’autre personne, et par extension vos chances de pouvoir voir quelqu’un que vous aimez.
Jardiland " Faites pousser vos idées "

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